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2004-03-05 Les larmes du juge Connerotte

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Message  Admin Mer 2 Déc - 22:56

Les larmes du juge Connerotte

(05/03/2004)

2004-03-05 Les larmes du juge Connerotte Art_2610
© Belga
Le président a suspendu l'interrogatoire très décousu du juge d'instruction chestrolais
Huit pages spéciales dans la DH numérique dont notre supplément F1
ARLON Le premier témoin du procès appelé hier à la barre n'était autre que celui qui a fait éclater l'affaire au grand jour, le juge d'instruction de Neufchâteau, Jean-Marc Connerotte.

Celui que toute la Belgique considère comme une espèce de chevalier blanc qui a permis de retrouver saines et sauves Sabine Dardenne et Laetitia Delhez dans la cache de Marcinelle avait été dessaisi par la Cour de cassation, le 14 octobre 1996, pour avoir assisté à un souper spaghettis de soutien aux victimes de Marc Dutroux.

Jean-Marc Connerotte est venu raconter ses trois mois de travail acharné. Visiblement très tendu, la voix peu assurée et monocorde, le juge d'instruction chestrolais a expliqué au moyen de slides diffusés sur un écran les investigations, les auditions, les découvertes, les fausses pistes, les faits reprochés aux uns et aux autres.

De cette explication pour le moins décousue et confuse, il est ressorti quelques éléments intéressants. Le juge a ainsi expliqué que, pour lui, Michel Nihoul était impliqué dans l'enlèvement de Laetitia. Par ailleurs, il a également expliqué «avec la plus grande fermeté» que Michel Lelièvre n'a jamais violé aucune des victimes. Enfin, le juge Connerotte a eu des mots très durs pour Marc Dutroux et surtout de ses méthodes de manipulation psychologique des victimes.

Mais au-delà de ce témoignage portant sur le dossier, la fin de la matinée a été marquée par un incident quelque peu surprenant. En effet, les avocats des accusés ont posé des questions à Jean-Marc Connerotte. Me Olivier Slusny, conseil de Michel Lelièvre, a voulu savoir pourquoi le juge et le procureur du Roi avaient été mis sous protection rapprochée. Disant que «c'était là une excellente question», le juge a expliqué que «c'était, à ma connaissance, une première en Belgique. Jamais un tel climat et une telle situation n'ont été infligés à un juge d'instruction et à un procureur du Roi en même temps. La gendarmerie nous avait appris qu'il y avait un projet de contrat contre un magistrat de Neufchâteau. Comme le danger augmentait, des mesures de protection exceptionnelles ont été mises en place, tant dans le domaine professionnel que dans le domaine privé...»

C'est à cet instant précis que le magistrat instructeur a stoppé net son explication. Un soupir dans le micro. «Excusez-moi...», balbutie-t-il. Il semble que l'émotion ait été trop forte. Plus aucun son ne sortira de sa bouche. Le président suspendra la séance immédiatement pour la reprendre à 14 h sur un nouvel incident opposant cette fois Mes Attout et Beauthier. L'avocat de Nihoul a relevé que lorsque le juge Connerotte a été mis en cause notamment pour des fuites dans le dossier Cools, c'est Me George-Henri Beuthier qui avait défendu ses intérêts.

Me Attout a tenté d'expliquer qu'il y avait peut-être là un problème, mais son confrère l'a interrompu avec virulence, disant qu'il ne pouvait l'accepter et demandant au président d'arrêter cela. Stéphane Goux n'a eu d'autre choix que de suspendre à nouveau la séance une bonne heure durant.

Michaël Kaibeck

© La Dernière Heure 2004
Le rôle de la gendarmerie

ARLON Peu avant l'incident qui a mené le juge Connerotte au bord des larmes, c'est Xavier Magnée qui avait ouvert le feu des questions. Son credo, tout le monde le sait, ce sont les réseaux, les protections et les dysfonctionnements. Me Magnée a donc demandé au juge: «Si Martine Doutrewe avait bénéficié des informations de la gendarmerie, aurait-elle pu faire le même travail que vous?» Me Magnée faisait référence à un document de juillet 1995 dans lequel Dutroux est cité comme suspect dans l'enlèvement de Julie et Mélissa.

Connerotte reste un instant en arrêt avant de répondre: «Oui, j'ai été impressionné par la richesse de ses documents et un juge d'instruction qui aurait eu cela aurait procédé de la même manière que moi.» Et le juge a alors poursuivi dans cette voie en lisant un courrier que la juge Doutrèwe a adressé au major Decraene, le patron du BCR. Elle s'étonne qu'un gendarme de Grâce-Hollogne ait reçu l'ordre de ne pas quitter Liège pour Charleroi le 15 août 1996 car sa présence n'était pas désirée. «Mais ce gendarme devait me rencontrer à Charleroi et cela à la demande de la juge Doutrèwe», a expliqué Connerotte qui a conclu: «Je ne savais pas qu'un major de gendarmerie avait le pouvoir d'entraver le travail d'un juge d'instruction.»

Le major Decraene avait longuement été entendu par la commission Dutroux. Il fait toujours aujourd'hui partie de l'état-major de la police fédérale.

Cette révélation jette un sérieux pavé dans la mare. D'autant plus que le juge Connerotte est convaincu que les mesures de protection rapprochée que lui a infligées la gendarmerie avaient pour but de contrôler le moindre de ses faits et gestes dans une enquête qu'elle savait forcément lui être négative. La meilleure preuve de cela est que le soir même où l'arrêt spaghettis a été prononcé, ces mesures de protection ont été immédiatement levées.

Le juge a encore pointé un élément en indiquant qu'il avait voulu perquisitionner la BSR de Bruxelles pour enquêter sur Nihoul. Il a expliqué qu'il s'est heurté à certaines réticences.

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